L’ouvrage présente les résultats de 15 ans de recherches sur la célébrissime tombe à couloir. Ici, les gravures sont au centre des intérêts scientifiques et conservatoires, enregistrées au plus près des supports, replacées dans leur contexte architectural. Chaque signe gravé ne vaut que par sa relation au signe voisin, chaque dalle ornée par son rapport à la dalle voisine, l’ensemble des dalles dans leur inscription au sein de l’architecture, et l’ouvrage repensé dans son environnement matériel et immatériel.
D’abord, on présente Gavrinis. L’historiographie éclaircit certains problèmes et pose de nouvelles questions. En l’absence de nouvelles fouilles, l’architecture du monument reste encore hypothétique. Mais l’examen des grandes lignes structurantes permet de proposer une autre image du tumulus. L’archéologie expérimentale permet d’apprécier la durée des processus de préparation des supports et d’exécution des gravures. L’étude de la géologie des supports révèle la diversité des sources dans un rayon de 10 km. La présence de peintures néolithiques est aussi examinée.
Ensuite, on décrit chaque bloc gravé formant la structure interne du monument (parois, sols et plafonds de la chambre et du couloir). Cette base de données inédite permet d’identifier 14 familles de motifs (formes géométriques, objets, animaux).
Pour finir, Serge Cassen s’attache à relever la part de l’intuition et de l’analyse dans l’interprétation et la traduction publique des signes gravés néolithiques, puis rassemble les résultats principaux ayant permis de mieux qualifier Gavrinis en tant que structure monumentale, de mieux dater la gravure des supports en regard de la construction de l’édifice, en proposant pour finir une interprétation générale du « style » de Gavrinis.